L'attitude du musulman à l'égard du Coran
Tiré de l'ouvrage ''Introduction à l'étude coranique'' par l' Institut Oussoul Eddine.


Croire
| Méditer | Mettre en application | Mémoriser et Réciter

Une fois l'origine divine du Coran établie pour quelqu'un, la question à laquelle il sera inévitablement confronté est la suivante :

"Comment dois-je agir envers la Parole de Dieu ? et quel comportement dois-je avoir à son égard ?"

 1. Croire en son contenu (informations et enseignements
[retourner au sommaire]

Adhérer intellectuellement aux enseignements et injonctions coraniques est le premier réflexe que doit avoir le musulman.

Ibnou Mass'oud dit : " Lorsque tu entends Dieu dire : " O vous qui croyez ", prête-lui toute ton attention, car c'est un bien auquel on t'invite, ou un mal contre lequel on te met en garde ".

Quelles que soient les situations, un musulman ne peut douter, hésiter ni remettre en question un propos quelconque du Coran. Face à une information qui lui paraîtrait intellectuellement inaccessible, par exemple, il se remettra lui même en question, mais pas le Coran. Il n'osera aucunement juger la Parole de Dieu. Ni comparer sa science à la Sienne. En tout cas c'est l'attitude qu'on a tous tendance à avoir devant un technicien dont on connaît la compétence. Nous ajoutons -généralement- foi à son analyse même si on ne peut pas la vérifier (par méconnaissance du domaine, etc.) ni même la saisir dans toutes ses subtilités.

"[...] (cela) ne veut aucunement dire renoncer à toute réflexion sur le Coran."

D'autre part cette adhésion doit être toujours la même quelque soit le domaine que le Coran aborde. Sans distinction. On ne peut considérer ses propos sur le comportement social (relation entre homme et femme, comment gérer son argent, etc.) comme des positions décalées par rapport à notre époque moderne, tout en admettant son appel à la prière ou au jeûne du Ramadan. Dieu (le très haut) n'a-t-Il pas reproché lui même dans le Coran cette attitude ?

 2. Méditer sur le Coran
[retourner au sommaire]
"La foi, au regard de l'Islam, n'est pas l'ennemi de la raison."

Insister sur le fait de croire aux données coraniques sans condition, ne veut aucunement dire renoncer à toute réflexion sur le Coran. La foi, au regard de l'islam, n'est pas l'ennemi de la raison. Elle est son complément. Ce sont les deux yeux qui permettent à l'homme de voir, les deux mains qui lui permettent d'agir, ou les deux pieds qui lui permettent de marcher. Avec l'une des deux sans l'autre on est borgne ou handicapé.

C'est le Coran lui même qui nous invite à la réflexion d'une manière générale et à la méditation sur le Coran en particulier (Coran 38 / 29)

Le rôle de la foi dans cette réflexion c'est de l'encadrer, de l'orienter et lui éviter de s'engager dans des voies sans issue. Elle la sert. Jamais elle ne l'étouffe.

Quant à la méditation à laquelle le Coran nous invite, et afin d'être fructueuse, elle doit tenir compte d'un certain nombre de règles d'ordre méthodologique.

 3. Mettre en application ses commandements
[retourner au sommaire]

Le but du Coran est non seulement de nourrir nos besoins spirituels et intellectuels, mais aussi de guider, concrètement, nos pas dans cette vie. Ce ne sont pas quelques règles éparses qui nous sont communiquées dans le Coran. C'est tout un mode de vie qui y est exposé. De là, Dieu ne se contente pas de notre part qu'on y croit théoriquement, sans donner suite à notre adhésion et notre foi.

Ceci est certes évident. Mais c'est ce qui ressort également de l'étude de l'attitude qu'avait les compagnons devant la Parole de Dieu. En voici un exemple :

"Abu Talhâ fut l'un des plus grands propriétaires de palmiers de Médine. Parmi ses palmerais, il y en avait une qu'il préférait le plus. Elle était du nom de -Bayruha-, et était située en face de la mosquée. Le Messager de Dieu ("Sur lui la bénédiction et la paix") avait l'habitude de venir boire de l'eau douce qui s'y trouvait. Quand fut révélé le verset où il est dit (Vous n'atteindrez la (vraie) piété que si vous faites largesses de ce que vous chérissez) Abu Talhâ vint trouver le Prophète ("Sur lui la bénédiction et la paix") et dit : " O Messager de Dieu ! Dieu (qu'Il soit Exalté) dit :(Vous n'atteindrez la (vraie) piété que si vous faites largesse de ce que vous chérissez). Mon bien qui est le plus cher est -Bayruha- et je la donne en aumône dans le sentier de Dieu, dans l'espoir d'en obtenir la récompense auprès de Dieu le Très-Haut. Fais-en donc, ô Messager de Dieu ce que Dieu te demande d'en faire ". Le Messager de Dieu ("Sur lui la bénédiction et la paix") dit : " Félicitations ! c'est un commerce fructueux ! " (Source : Boukhari et Muslim)

Quand ce verset fut révélé : " Quiconque prête à Dieu de bonne grâce, Il le lui rendra multiplié plusieurs fois ". (Cor. 2/ 245) Abou ad-Dahdah s'écria : " O Envoyé de Dieu, Dieu à Lui la puissance et la gloire veut qu'on lui prête ?"

- Oui, Abou ad-Dahdah, répondit-il.

- Abou ad-Dahdah répliqua "donne moi ta main ô Envoyé de Dieu." Après qu'il l'ait prise, il dit : "je fais à mon Dieu un prêt de mon jardin", à savoir que ce jardin renfermait 600 dattiers et où sa femme Oum ad-Dahdah se trouvait avec ses enfants. Abou ad-Dahdah se rendit chez lui, appela sa femme et lui dit : "Quitte ce jardin car j'en ai fais un prêt à Dieu" (Source : Ibn abî Hâtim)

 4. Réciter le Coran et le mémoriser
[retourner au sommaire]

Le Coran se présente au musulman en tant que " Rappel " (Coran 76 / 29) de la part de son Seigneur. Afin que ce rappel ne tombe pas lui même dans l'oubli, le musulman est invité à nouer une relation particulièrement étroite avec le Coran, qui va de la lecture à la mémorisation par coeur.

Cette récitation est profitable au musulman à plus d'un égard.

Voici ce qu'en dit le Prophète ("Sur lui la bénédiction et la paix") :

Abû Umâma a entendu ces propos de l'Envoyé de Dieu ("Sur lui la bénédiction et la paix")

" Récitez donc le Coran, car au jour du jugement il viendra intercéder en faveur de ceux qui ont l'habitude de le réciter " (Source : Muslim)

Al-Barâ' ibn 'Azib rapporte : " Un homme récitait la sourate -La Caverne -, son cheval était près de lui, attaché par deux longes. C'est alors qu'un nuage le recouvrit de son ombre et se mit à se rapprocher faisant fuir le cheval. Au matin, l'homme alla trouver le Prophète ("Sur lui la bénédiction et la paix") et lui fit part de la chose : " C'est la grande paix qui est descendue à la lecture du Coran " (Source : Boukhari et Muslim)

Abou Moussa al-Ach'ari rapporte ces propos de l'Envoyé de Dieu ("Sur lui la bénédiction et la paix") :

" Le croyant qui récite le Coran est comparable à un citron. Son odeur est agréable de même que son goût. Le croyant qui ne récite pas le Coran est comparable à une datte, qui est sans odeur mais dont le goût est sucré. L'hypocrite qui récite le Coran est comparable au basilic dont le parfum est agréable mais dont le goût est amer. Quand à l'hypocrite qui ne récite pas le Coran il est comparable à la coloquinte qui est inodore et dont le goût est amer " (Source : Boukhari et Muslim)

" Celui qui lit chaque jour (litt : en un jour et une nuit, régulièrement) cinquante versets [du Coran] ne sera pas compté parmi les insouciants [au jour du jugement]. Celui qui en lit cent sera compté au nombre des gens pieux. Celui qui en lit deux cents, ne se verra adresser aucun reproche par le Coran au jour de la résurrection. Et celui qui en lit cinq cents, se verra accorder un quintal en guise de rétribution " (Source : ibn as-Sounni)

L'habitude des compagnons et tous et tous les saints prédécesseurs étaient de s'imposer un programme de récitation quotidienne. " Certains lisaient le Coran en entier tous les deux mois (dix pages en moyenne par jour environ), d'autres tous les mois, d'autres encore, tous les dix, huit, ou sept jours ; telles étaient les pratiques les plus répandues chez nos pieux ancêtres "

Par ailleurs, le Prophète ("Sur lui la bénédiction et la paix") n'a cessé d'inciter les compagnons à lire certaines sourates particulières :

La sourate 112, (al-ikhlâç).

La sourate 67 - al mulk (Le royaume)

" Une des sourates du Coran, composée de trente versets, intercédera pour celui qui la récite régulièrement jusqu'à ce qu'il lui soit pardonné : Béni soit Celui qui tient en Sa Main le Royaume. (Coran 67, 1) (Source : Abou Daoud, Tirmidhi)

La sourate 2- al-baqarah (la vache)

" Ne faites pas des tombeaux de vos demeures. Certes le diable fuit la maison dans laquelle on récite la sourate - la Vache-"(Source : Muslim)

Le verset du trône (Cor. 2 / 255) (âyatou-l-kourssy)

La sourate al-kahf (la caverne)

" Quiconque récite la sourate (al-kahf) le jour du vendredi, se verra accorder une lumière qui l'éclairera jusqu'au vendredi suivant " (al-Hâkim)

Et, si " Celui qui excelle dans la récitation du Coran sera réuni avec des anges nobles et vertueux" -comme disait le Prophète ("Sur lui la bénédiction et la paix") "celui qui malgré ses difficultés, le récite en ânonnant aura une double récompense " (Source : Boukhari et Muslim)

Quant à la mémorisation par coeur, voici comment le Prophète ("Sur lui la bénédiction et la paix") exhortait-il ses compagnons, en la matière :

" Le meilleur d'entre vous est celui qui a appris le Coran et l'a enseigné " (Source : Boukhari et Muslim)

" Celui dont la poitrine ne contient point de Coran est comparable à une maison en ruine " (Source : Tirmidhi)

" O Abou Dharr ! Saches qu'aller apprendre un verset du Coran est meilleur pour toi que de prier cent rakaâ " (Source : Ibnou Majah)

[retourner au sommaire]


Croire
| Méditer | Mettre en application | Mémoriser et Réciter

Retourner à l'accueil...